Pourquoi faut-il s’emerveiller que Notre Raison J’ai mieux sensee, Lasse souvent de trop veiller, Par Plusieurs contes d’Ogre et de Fee Ingenieusement bercee comment matcher sur instanthookups, Prenne ravissement a sommeiller?
Sans craindre donc qu’on me condamne De en gali?re employer mon loisir, Je vais, Afin de contenter votre franchement desir, Vous conter bien au long l’histoire de Peau d’Ane. Cela etait une fois votre Roi, Le plus grand qui fut sur la Terre, Aimable en Paix, terrible en Guerre, Seul enfin comparable a soi: Ses coloc’ le craignaient, ses Etats etaient calmes, ainsi, l’on voyait de l’ensemble de parts Fleurir, a l’ombre des palmes, ainsi, les Vertus et les beaux Arts. Son aimable Moitie, sa Compagne fidele, Etait si charmante et si belle, Avait l’esprit si commode et si doux Qu’il etait encor avec elle Moins content Roi qu’heureux epoux. De leur tendre et chaste Hymenee Plein de douceur et d’agrement, Avec tant de vertus une fille etait nee Qu’ils se consolaient rapidement De n’avoir aucune plus ample lignee.
Dans son vaste et riche Palais Ce n’etait que magnificence; Partout y fourmillait une vive abondance De Courtisans et de Valets; Il avait dans le Ecurie Grands et petits chevaux de chacune des facons; Couverts de beaux caparacons, Roides d’or ainsi que broderie; Neanmoins, ce qui surprenait tout un chacun en entrant, C’est qu’au lieu le plus apparent, Un maitre Ane etalait ses deux grandes oreilles. Cette injustice vous surprend, Mais lorsque vous saurez ses vertus nonpareilles, Vous ne trouverez jamais que l’honneur fut trop grand. Tel et si net le forma la Nature Qu’il ne faisait pas d’ordure, Mais bien beaux Ecus au soleil Et Louis de toute maniere, Qu’on allait recueillir sur la blonde litiere la totalite des matins a son reveil.
Or le Ciel qui parfois se lasse De rendre les hommes contents, Qui i chaque fois a ses biens mele quelque disgrace, Ainsi que la pluie au excellent temps, Permit qu’une apre maladie Tout a coup une Reine attaquat nos beaux semaines.
Partout on cherche du secours; Mais ni la Faculte qui le Grec etudie, Ni les Charlatans ayant cours, Ne purent l’ensemble de ensemble arreter l’incendie Que Notre fievre allumait en s’augmentant i chaque fois.
Arrivee a sa derniere heure Elle evoque au Roi le Epoux: “Trouvez bon qu’avant que je meure J’exige une chose de vous; C’est que s’il vous prenait le desir De vous remarier quand je n’y serai plus. – Ah! dit le Roi, ces soins paraissent superflus, Je n’y songerai ma life, Soyez en repos la-dessus. – Je le crois bien, reprit J’ai Reine, Si j’en prends a temoin votre amour vehement; Mais Afin de m’en rendre plus certaine, j’ai envie avoir ce serment, Adouci toutefois par votre temperament Que si vous rencontrez une femme plus belle, Mieux faite et plus sage que moi, vous pouvez franchement lui apporter votre foi Et vous marier avec i§a.” Sa confiance en ses attraits Lui faisait regarder une telle promesse Comme un serment, surpris avec adresse, De ne se marier pas. Notre Prince jura donc, les yeux baignes de larmes, Tout votre que la Reine voulut; J’ai Reine entre ses bras mourut, Et jamais un Mari ne fit tant de vacarmes. A l’ouir sangloter et les nuits et les jours, On jugea que son deuil ne lui durerait guere, Et qu’il pleurait ses defuntes Amours Comme 1 homme presse qui veut sortir d’affaire.
On ne se trompa point. Au bout de divers mois Il voulut proceder a faire votre nouveau panel; Mais votre n’etait pas chose intuitive, Il fallait garder son serment Et que J’ai nouvelle Epousee Eut plus d’attraits et d’agrement que celle qu’on venait de mettre au monument.
Ni la Cour en beautes fertile, Ni la Campagne, ni Notre Ville, Ni les Royaumes d’alentour Dont on alla faire le tour, N’en purent fournir une telle; L’Infante seule est plus belle Et possedait plusieurs tendres appas que Notre defunte n’avait nullement. Le Roi le remarqua lui-meme Et brulant tout d’un amour extreme, Alla follement s’aviser Que via cette raison il devait l’epouser. Cela trouva aussi 1 Casuiste Qui jugea que l’eventualite se pouvait proposer. Mais la jeune Princesse triste D’ouir parler d’un tel amour, Se lamentait et pleurait nuit et jour.
De mille chagrins l’ame pleine, Elle alla trouver sa Marraine, Loin, dans une grotte a l’ecart De Nacre et de Corail richement etoffee. C’etait une admirable Fee Qui n’eut jamais de pareille en le Art. I§a ne sera pas besoin qu’on vous die Ce qu’etait une Fee en ces bienheureux temps libre; Car je suis sur que la Mie Vous l’aura devoile des ces plus jeunes ans.